Plus exactement, ils ont été accusés d’avoir « créé un forum de débat en “langue algérienne” sur la religion... » Comme les gendarmes n’ont pas donné plus de détails, on se demande si c’est le fait d’avoir utilisé “la langue algérienne” ou le fait d’avoir exprimé leurs propres opinions sur la religion qu’on leur reproche.
En tout cas, c’est la première fois que ce gouvernement reconnait l’existence de la “langue algérienne” qui s’applique, on suppose, à l’arabe algérien, ou maghrébin, cette langue encore plus opprimée que le berbère, puisque même la plupart de ses propres locuteurs la méprisent. On leur a fait croire qu’ils n’avaient pas de langue digne de ce nom alors que c’est une langue vivante, vibrante et aussi belle que n’importe quelle autre. Elle aurait aussi pu unifier tous les algériens au lieu de les désunir. L’arabe algérien n’est pas une branche de l’arabe classique, il n’en descend pas, c’est un cousin, et un cousin plus vieux de cet arabe classique, comme le sont le hébreu, l’araméen et d’autres langues sémitiques. Cette belle langue d’Ezzerhouni, Larbi L’Meknassi et d’El Harrachi mérite mieux que ça !
Quant au côté purement religieux de cette arrestation, n’en parlons pas ! S’ils ont lu un seul de mes commenataires ici, je suis bon pour la guillotine !
